Plaa

Aujourd'hui nous sommes trois groupes de trois dans le même canyon. Je suis dans le dernier groupe à partir du parking de départ, à côté d'une ancienne usine de briques. La marche d'approche est plus raide et plus longue que la veille. Arrivés au ruisseau, on commence à s'équiper quand on voit arriver le second groupe. Le cadre a du sang sur la joue, il nous explique qu'ils se sont trompés de chemin et qu'il s'est fait agresser par une ronce. On devient donc le second groupe à partir, étant déjà presque prêts.

Le canyon débute par cinq minutes de marche en bord de rivière, puis j'équipe le premier obstacle. Main courante en auto moulinette, débrayeur en butée, je commence à avoir les automatismes ! On enchaîne deux autres obstacles sans aucun problème.

La suite du canyon n'est pas très agréable, on marche pendant trois quarts d'heure dans le lit de la rivière, au milieu des embacles, sur des blocs très glissants. Heureusement que les cascades finissent par reprendre !

Pour gérer un frottement lors de la descente du leader, le cadre me montre comment installer un kit à l'endroit problématique grâce à une poignée sur la corde de rappel. On va aussi installer beaucoup de rappelables du bas avec la technique du "ravale ton mou".

Sur un rappel de quelques mètres de haut, j'installe la main courante, fais passer les équipiers et commence à déséquiper le relais. Je me prépare à envoyer mon kit boule en bas pour qu'on me débraye. Je le balance d'avant en arrière en attendant le contact visuel en bas. C'est bon, je le balance un grand coup en arrière et zip boum! Déséquilibrée, mes pieds glissent et je m'étale sur la paroi ! Heureusement que ma longe réglable m'a retenue bien haut, les seules conséquences seront un fou rire nerveux. Je finis ma manip sans autre problème.

Un peu plus bas, on doit affronter une succession de trois cascades. Avec mon binôme, on enchaine donc les descentes avec noeud patate et le clippage du nœud dans le relais suivant.

Par la suite, le type de roche change, et le ruisseau coule au milieu de la roche qui a été creusée. Les motifs sont superbes, on dirait de l'acier de Damas.
Un peu plus tard, on croise d'autres embacles. Sur un, on voit le sol qui a l'air d'avoir été ouvert récemment. On apprendra ensuite qu'il s'est enfoncé sous les pieds du groupe 1 ! En regardant la suite, on se rend compte que ce qui bouche la rivière, ce sont les racines de deux troncs d'arbre qui descendent diagonalement dans la vasque suivante. On se lance donc le défi de descendre en rappel en restant le plus longtemps possible sur un tronc. Je fais un score honorable en ne chutant qu'aux deux tiers de la distance !

Encore quelques obstacles et on passe sous la départementale : c'est le signe que le canyon est fini. On part rive droite en remontant très raide au travers des ronces. Je râle à chaque fois qu'une épine se coince dans ma combi toute neuve. Mais on débouche enfin sur la route. Encore cinq minutes de marche désagréable à côté des voitures et nous voilà revenus au point de départ !