Date de la sortie
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Temps d'activité
8h30 passées sous terre

Trou du Glaz

Participants
  • Prénom
    Jérémy

Samedi 05/07/25, je participe à l’exercice secours de la 3SI. Ma convocation me demande d’être présent à la caserne des pompiers de Saint-Hilaire à… 7h00 😞 L’exercice devant se terminer dans la nuit, je prévoie de dormir sur place dans ma voiture après celui-ci. Je décide donc de partir le matin tôt plutôt que la veille, pour m’épargner 2 nuits de suite dans un confort relatif. Réveil 4h30, j’embarque mes affaires, une gourde de café et un paquet de biscuits puis je décolle pour 2h00 de route.

J’arrive sur site sans encombre. Je rempli ma fiche de présence puis le vais me mêler à la foule, en faisant un détour par le stand café-viennoiseries. Je reconnais quelques têtes et discute un peu (Arya, Mathilde, Jacques de mon stage initiateur !), mais les CT lancent rapidement un premier appel pour deux équipes qui doivent se préparer au départ. Mon nom est dedans, je serais dans l’équipe 2, chargée des transmissions filaires. Parfait, je fais bien de la transmission comme demandé et je pars tôt, m’épargnant ainsi une longue attente.

On est 6 dans l’équipe. On se fait briefer par Romain VANEL sur la mission : Tirer du fil jusqu’à la victime qui est en bas du puits Fernand en posant ponctuellement des postes de transmission. On entrera par le trou du Glaz. Le groupe se divise en deux sous-équipes, une qui tirera le fil depuis le début jusqu’au milieu, et une deuxième qui ira directement au milieu pour tirer le fil jusqu’au fond. Je serais dans ce deuxième groupe avec Victor, et Noémie (alias Nono) qui sera notre responsable/cheffe-adjoint.

On réunit les kits transmissions, 4 kits de fils et 2 kits avec les spéléophones et le matos de pose. On réorganise le contenu de ces derniers pour que chaque sous-équipe puisse poser tous ses postes. Mon équipe en a 7 à installer, 3 pour l’équipe du haut. On est prêt, et notre navette (un utilitaire des pompiers) nous attend déjà. On embarque donc, et on décolle pour le parking.

Une fois sur le parking de la marche d’approche, on constate que l’équipe médicale est sur le point de décoller. On leur file quelques kits parce qu’on est chargé :D . Pointage auprès des gars de l’ADRASEC qui sont stationnés sur le parking et font, il me semble, le relais entre le PC (à la caserne) et le PCA (au pied du trou), et on décolle également. On se changera devant le trou, on embarque donc les kits perso en plus des kits de matos restants.

Il est encore tôt, c’est l’idéal pour s’enquiller la marche d’approche par le « Pré qui tue ». Il fait encore frais, et on est à l’ombre. On a une petite pensée pour les collègues qui vont se faire la marche au soleil tout à l’heure. Vive les transmissions ! Ça papote un peu pendant la marche, le sentier prend rapidement une forme de lacet bien pentu. On rattrape la queue de l’équipe ASV partie avant nous. J’en profite pour récupérer l’un de nos kits transmission auprès d’une personne ayant l’air de regretter de l’avoir pris, et je continue cette longue montée. Je me calle derrière deux médecins/infirmiers et je les écoute discuter de leurs horreurs (des accidents de plongés, aux cathéters qui pètent, en passant par le sang qui éclabousse… le quotidien des urgences quoi).

On arrive devant le trou au bout d’une petite heure. C’est blindé, il doit y avoir une trentaine de personnes. On récupère tous nos kits, on teste les câbles, on se change, et on entre après avoir repointé auprès du PCA, il est 10h00. La fraicheur de la grotte est la bienvenue. C’est large et confort. Je suis Victor et Nono qui ont déjà fait le trou. On se plante au premier virage, et on se fait héler par une équipe en charge de baliser/équiper le trou. Ils nous signalent notre erreur et nous remettent sur le bon chemin. Après quelques petits ramping, on arrive vite aux cordes. On enchaine les Puits de la Lanterne : PL1, PL2 et PL3, puis on arrive au point désigné auquel on commence notre tirage de fil.

On s’exécute soigneusement, planquant / calant le câble dans les failles pour éviter que les sangliers collègues ne l’arrachent en passant. Arrivé en haut du PL4, on met en place notre premier SPL, puis on descend, toujours en tirant notre fil. On continue. Le câble se déroule, les postes s’installent, le temps passe. On teste de temps en temps la communication, voir si on arrive à joindre le PCA ou les collègues de l’équipe du haut, mais pas de nouvelle. On croise parfois des équipes tierces, que je prends soin de pointer. Bientôt, on croise deux ASV qui remontent vers la surface. Leur TPS ne marche pas, ils font l’estafette pour remonter le bilan. Notre ligne n’est toujours pas opérationnelle, ils devront remonter jusqu’à la surface…

Arrivé au Puits Charles qu’il faut contourner, un groupe nous rejoint. Ils nous informent que l’équipe du haut a jonctionné notre câble, mais que ça fait sauter la transmission. Merde. Ya une couille quelque part sur notre installation. Ça fait d’autant plus chier que le TPS ne fonctionne toujours pas, qu’il est midi passé : Aucune com’ n’est en place entre la victime et le PC... 

On est 3 dans notre équipe. Le groupe de 3 qui nous a rejoint n’a pas d’autre mission que de filer des coups de main là où c’est nécessaire. L’un d’entre eux se détache donc de sa team pour se joindre à nous : Victor et moi on continue jusqu’à la victime pour terminer de tirer le fil, et Nono remonte avec le renfort pour vérifier le câble et trouver où ça plante.

Victor et moi continuons. On installe tout, et on finit par arriver sur le point chaud, il est 13h30 je crois. L’équipe médicale est soulagée de nous voir arriver. Cependant, on les déçoit en les informant que notre installation n’est toujours pas opérationnelle… On fait quelques essais, toujours rien. Je laisse Victor en bas et je remonte en haut du puits Fernand pour voir si j’arrive à communiquer avec lui depuis le poste qui y est installé. J’arrive sur le TPL, et je remarque qu’il a un câble de déconnecté. Je bricole les connections pour le remettre en état avec succès, mais il n’y a toujours aucune communication qui passe, que ce soit avec l’amont ou avec l’aval. Il y a un court-circuit quelque part qui empêche toute la ligne de fonctionner.

Ne sachant plus trop quoi faire, je décide de rester en place sagement et d’attendre. Je prends le temps de manger, on approche les 14h00 et j’ai la dalle. Je missionne quelqu’un avec mon cahier pour pointer tout le monde présent dans la salle pendant que je mange (on est pas loin de 14 en haut du puits à attendre…). Soudain, mon TPL grésille et j’entends quelqu’un parler. HOURA !!! J’apprendrais plus tard que Noémie aura trouvé le problème en débranchant la connexion entre nos 2 kits de fil pour tester les communications amont et aval des installations. Le faux-contact étant à ce niveau, la transmission est rapidement rétablie. Sans doute un problème de soudure sur le câble…

Ça discute sévère entre le PC A et l’équipe médicale au fond. Un bilan est retransmis, et l’ASV demande l’autorisation de bréler la victime pour la faire partir rapidement. Moi j’écoute religieusement les échanges en mangeant mes raviolis. Le PC A essaye de faire l’état des lieux des différents ateliers, afin d’être sûr qu’ils soient en place avant d’autoriser le départ civière. Certains ateliers ne répondent cependant pas. J’entends soudain le signalement d’un accident. Ça me met un coup de pression. Merde, il y a un sur-accident ? J’écoute avec attention. Une équipe médicale est déjà sur place. Problème à la cheville. Foulure. A non. Facture ouverte. Bon, pour confondre une foulure avec une fracture ouverte, l’évènement doit faire partie du scénario… ça me rassure. La victime est une enfant de 11 ans !

Pendant que l’ASV de la victime du fond s’impatiente au TPS, Nono me rejoint. Je lui fais remarquer qu’on a un décalage dans l’identification des postes de communication. On devrait être au TPL J, mais il est identifié TPL I. Normal, on a zappé le poste au puits Charles, là où s’est séparé. Nono avait pris un TPL pour les tests, celui qu’il faut qu’on pose au puits Charles. Mais elle l’a oublié au poste E. Je suis bon pour une promenade afin d’aller le chercher, et de l’installer au bon endroit. En attendant, départ civière victime 1 (celle du fond), malgré le fait qu’il n’y ait pas confirmation que les ateliers soient en place sur les puits PL 1, 2 et 3. Un deuxième point chaud sera installé sur le chemin pour patienter si besoin. Côté victime 2, j’ai l’impression que ça galère un peu pour gérer la victime.

Je fais ma promenade. En passant au puits Charles, j’en profite pour vérifier la position des prises sur le câble et savoir ou je vais pouvoir poser mon TPL. Le câble étant déjà en place, je vais avoir peu de marge de manœuvre. Je continue, trouve le TPL, et retourne en arrière. Je modifie un peu le cheminement du câble pour récupérer un peu de longueur et installe le TPL. En attendant, du monde commence à arriver. La civière approche. Moi je reste sur le TPL et j’observe. La civière passe vite l’obstacle, et elle est soudain devant moi. Je file un coup de main sur le portage pour le passage de quelques blocs, puis je retourne sur le TPL pour signaler l’avancement. Plus de com’ :’(  Je suis soulé, plus de com’ ni amont ni aval. Je décide de débrancher mon spéléophone et de courir pour repasser devant la civière et remonter au TPL précédent, toujours rien, je continue de remonter. J’en profite pour prévenir l’atelier sur le chemin que la civière arrive, mais bon 10 personnes et une civière, ça s‘entendait arriver sans mon concours. C’est Greg, le chef de l’équipe com’ qui est au TPL suivant, posté juste à côté du point chaud d’étape. Aucune transmission. Il me demande de redescendre et de débrancher la jonction de fil qui se fait là où je viens de passer. Je recours dans l’autre sens pour passer les cordes avant que la civière ne s’y engage. Ouf, je passe pile poil à temps.  Arrivé au TPL et à la jonction de fil, je débranche, et re-miracle, j’entends les copains du dessus dans le TPL que j’ai connecté au fil amont ! Je prends mon deuxième spéléophone et je le branche à l’arrache sur le fil aval : Pas de prises femelles pour y mettre les fiches du TPL, je suis obligé le faire le contact en tenant les fiches à la main. Ça fonctionne aussi. Il y a vraiment un problème sur les raccords à ce niveau… Je n’ose pas rebrancher les fils ensemble, alors je reste en poste comme ça en faisant l’interface entre le fond et l’aval, en tenant mes fiches connectées à la main avec l’aval !

L’équipe du fond a eu l’autorisation de tout replier et remonter, je les attends. J’écoute les communications pour m’occuper. Les copains me rejoignent, je confirme au PC A qu’il n’y a plus personne derrière et on repli le poste. On continue de remonter et on rejoint la civière 1, toujours dans son point chaud d’étape. Je crois qu’ils attendent que la civière 2 décolle pour repartir. L’humeur générale est au beau fixe, il doit y avoir une bonne vingtaine de personne au moins, ça papotte tranquillement. Coté Trans, on sait qu’on ne va pas repartir tout de suite, alors on se fait un café (y a des gens prévoyant dans l’équipe !!). Je suis toujours collé à mon kit de fil sur lequel un TPL est branché, même si ce n’est pas moi qui gère la com’ du point chaud. La civière de la victime 2, en amont, finie par décoller. La civière 1 se prépare à repartir aussi. Moi, avec mon TPL à l’oreille, j’ai l’impression d’être la commère du village :D Cependant, c’est agréable d’avoir une oreille sur l’avancement général du secours, on se sent moins dépourvu.

La civière 1 a l’aval du PC pour repartir. L’équipe qui gère le frein de charge pour assurer la civière dans le grand ressaut demande de la main d’œuvre pour accompagner la civière dans celui-ci. J’abandonne mon café pour me porte volontaire, on sera deux à l’accompagner. Départ. Je remarque rapidement que j’ai ma longe qui traine. Merde, on fait une mi-pause pour que je remballe mon merdier et on repart. C’est ultra-galère, je dois gérer mon descendeur sur la corde en fixe dégueulasse et la civière en étant au-dessus. J’essaie de donner le moins d’à-coup possible, et de ne pas tomber sur la civière. On finit par arriver en bas ou des bras prennent le relai. La descente de cette pente n’aura pas dû être des plus agréable pour la victime !  Je laisse le reste des équipiers gérer et je remonte rejoindre mon équipe. On attend que l’atelier soit replié pour repartir en fermant la marche. Je découvre, en attendant, que mon café à disparu L.

On redécolle en remballant notre fil, on avance doucement. On se signale à chaque passage de poste. On nous demande à un moment de stopper la progression et d’attendre, sans plus de justification. On est pourtant les derniers du fond. Après quelques relances, et sans explication Noémie s’énerve et déclare au PCA qu’on continue la progression. On arrive au puits de l’Ogive, après quelques échanges avec le PCA et l’équipe en charge de l’atelier pour confirmer qui va de quel côté et s’assurer que personne n’est oublié, on repart pour aller jonctionner avec la deuxième équipe de transmission filaire. Une fois rejoint, notre mission est enfin finie ! On débriefe rapidement, on se signale au PC, et on redécolle. On passe les ateliers encore en place. Une partie sont en cours de dé-équipement, les civières étant déjà passées. On se signale à chaque poste et on rejoint doucement la sortie. La lumière apparait au loin. L’entrée est balisée pour être sûr que l’on se pointe à la sortie. On se signale, il est 18h30.

On se change, en prenant notre temps. Il fait encore jour, et ça chauffe. Une fois prêt, on avertit le PCA que l’on décolle, celui-ci transmet l’info au parking. La marche est un peu longue, mais on atteint finalement le poste de la DRASEC où les véhicules du SDIS nous attendent. On re-pointe notre passage, et on embarque, l’intérieur est entièrement bâché de sacs poubelles :D . En vrai on comprend, c’est smart ! 

Retour à la caserne. Pointage, déballage et rangement du matos, puis on se change. Je profite d’une accalmie dans la file pour aller faire vérifier mes constantes, et il se trouve que je pète la forme. Pendant ce temps, les derniers sauveteurs arrivent enfin à la caserne. Le service du repas commence, ça discute, ça débriefe entre équipe, mais il n’y aura pas de débriefing général. 

Il se fait tard pour moi et je décide de reprendre la route aux alentours de 22h00. Le retour sur Lyon se passera bien.

 

  

Mes retours perso :

  • Ranger les longes quand on porte la civière ! :D

  • Quasiment personne ne se signale en passant un poste… C’est chiant ! Avec les problèmes de transmission qu’on a eus, difficile de faire la police, et je n’ai quasiment fait remonter aucun pointage de sauveteur (pas le temps, ou com’ prioritaire avec les 2 victimes…),

  • Toujours à cause des problèmes de transmission, on n’a pas vraiment eu l’occasion de signaler/valider les installations des TPL au PC A. Avec le point précédent, je pense que ça a largement participé aux difficultés de remontés d’informations pour savoir si tous les ateliers étaient prêts, certaines équipes quittant leurs ateliers pour aller prendre de l’info en aval ou pour filer des coups de main.  

  • On avait pile poil le nombre de matos nécessaire. Il serait peut-être utile d’avoir un peu plus. Après prendre un kit de fil en plus, c’est relou… et la proba qu’il soit dispo au bon endroit au bon moment…

  • Laisser le TPL branché au cul du kit de fil quand on démonte les installations, c’est pratique pour garder la com’ avec le PC, mais attention aux faux-contacts ou au fait que l’on peut appuyer sur l’inter par inadvertance et couper les transmissions des autres.  

  • Sur les formations à la journée de la 3SI, on parle bien de l’installation des équipements et de leurs fonctionnements, mais je n’ai pas souvenir que soit abordé les principes de vérification de ligne en cours d’installation, ou les diagnostics pour identifier un problème puis le localiser. Après, j’ai conscience qu’en une journée de formation, on ne peut pas tout aborder…

Publié par
Jérémy