Date de la sortie
·
Temps d'activité
10h30 passées sous terre

Creux de la Litorne

Participants
  • Prénom
    Mathieu
  • Prénom
    Aloé
  • 🦇 des participants externes

Le contexte

J'ai fait Fitoja Express l'an dernier en août pour amener une amie voir la salle Fitoja.

Ça m'a permis de revoir à quel point cette salle était magnifique et donner envie d'y emmener mes amis pour découvrir leur émerveillement

Et plus que Fitoja c'est la traversée Litorne - Fitoja Express qui me tente depuis un moment. En effet, j'avais suivi un groupe en juillet 2023, alors jeune spéléologue, et j'en avais un souvenir aussi magnifique que physique. On était sorti après 12h d'effort et je m'étais dit que je le referais un jour, mais pas tout de suite ! Un moment que j'en discutais avec Maxime et Maël, mes compagnons du SCV. Ce weekend du 8 mai semblait tout indiqué pour pouvoir retenter cette traversée.

L’équipement en fixe

Lors de ma sortie l'an dernier, j'ai rééquipé tout un passage où les cordes en fixe étaient tonchées et déjà pleines de nœuds. J'avais ensuite échangé avec Nathalie, la présidente du CDS73, et Charlie, un DE de Savoie pour leur expliquer les modifications que j'avais faites. Il m'avait recontacté quelques semaines après pour me dire que tout Fitoja Express avait été déséquipé suite à une décision du conseil d'administration du CDS.

C'est tout naturellement que je me suis dirigé vers lui pour la préparation de cette sortie. Il m'a informé qu’exceptionnellement une partie des cordes de FE avait été remises pour des travaux d'équipement dans Litorne. Concernant les cornes de la Litorne elles sont dans un état moyen inconnu, et le premier P50 est à équiper dans tous les cas.

Orage, ô désespoir !

La météo a été un vrai sujet pour cette sortie. En effet, on est dans une cavité mouillée ou la rivière coule entre les pieds et où on navigue entre les cascades. si la dernière fois, un 14 juillet, le débit était très bas, ça fait 10 jours qu'on subit des forts orages en continu.

En gros, voici les informations importantes :

La Rivière Tiarcelets ça craint pas vraiment, à moins d'une apocalypse dehors. Les Étiorneaux par contre ça craint pour traverser (c’est le collecteur). Donc peu de risque de se le prendre dans la gueule, mais on peut se retrouver bloqués. Au vu de l'incertitude, j’ai pris la décision de pose les cordes en fixe dans les premiers puits de la litorne au lieu de les rappeler. Ça nous permet de pouvoir remonter si bloqués par le collecteur, et si tout se passe bien, les plus rapides vont démonter en sortant. (Ça c’’est la version officielle. Parce que l’officieuse, c’est que je sais pertinemment que je ne ferai pas demi-tour. Les rampings et méandres infernaux, c’est déjà relou à la descente. Ne comptez pas sur moi pour les remonter, je préfère attendre la décrue !)

Concernant la météo :

  • Il faut regarder sur Arith, Le Semnoz, et Le Revart. Si ça pète à un de ces endroits-là, il faut faire attention.

  • Si le débit de la rivière du dessous dépasse les 8m³/s on n'y va pas. À 8m³/s, on a les genoux dans l'eau en bas.

  • Dans tous les cas, j'appelle Charlie la veille pour avoir son avis, et ne pas se mettre en danger, ou déclencher des secours pour rien. L'eau c’est fun mais ça fait déjà peur en canyon, alors en spel je suis plutôt trop prévoyant que pas assez ! 😛

Au final, le jour J on décide que c’est ok. Seule contrainte : l’orage éclate à 17h, donc on se fixe l’objectif d’être dans Fitoja à cette heure.

L’aventure

Pour dormir, on squatte chez des copains à moi, qui nous confie leur maison en échange du soin qu’on apportera à leur potager et leur basse-cour.

Alexandra se joint à nous, mais en raison du rythme que nous impose la météo, elle ne se sent finalement pas de faire la traversée avec nous. Elle gèrera les repas avec brio, comme d’habitude, merci encore à elle pour l’organisation et le réconfort (et les galettes fourrées au Margériaz ! 😋)

Maxime a un évènement jusqu’à tard, donc il est prévu qu’il nous rejoigne à 1h du matin. On fait un petit micmac chez lui avant de partir pour lui laisser un max d’affaire dont on n’aurait pas besoin le soir… Enfin presque pas besoin, vu que dans mon sac de spel, je lui laisse aussi… les clefs de la maison ! Nous voilà donc SDF, sous la pluie, pour une soirée, en l’attendant. Heureusement, une équipe de Troglos est déjà dans le coin, et loue un bungalow. On s’y réfugie toustes pour la soirée qui n’en fut que plus belle !

Pour le reste, je laisse Miléna nous raconter (avec des ajouts d’Aloé) :

À l'arrivée des beaux jours de mai, Mathieu nous organise une sortie aux petits oignons au plus bel endroit du monde. Nous voilà au cœur des Bauges, dans le secteur du lac du Mariet, pour une traversée qui s'annonce intense. Nous partons avec une petite heure de retard et l'énergie des troupes n'est pas au plus haut, mais le soleil réchauffe nos muscles.

Comme je connais tous les chemins de mon pays, nous trouvons sans difficulté l'entrée de la Litorne.

Maxime et Mathieu équipent rapidement les puits d'entrée. Aloé, Théo et moi les suivons en chantonnant.

En bas du dernier puits, c'est le début du crapahutage. D'abord relativement confortable, la marche se transforme peu à peu en ramping en mode vers des sables, avec des flaques d'eau à éviter en prime. Ces 15 à 20 min dans le laminoir ne sont vraiment pas un bon souvenir. Des passages aériens nous donnent aussi l'occasion de faire quelques acrobaties.

Nous choisissons de faire la pause casse-croûte avant d'atteindre la rivière.

C'était probablement un bon choix car on se mouille rapidement les mollets dans le magnifique méandre qui suit. Le parcours se transforme en véritable canyon souterrain, où des cordes, acrobaties et mouvements en opposition nous permettent d'éviter de tomber dans les marmites d'eau.

La rivière des huitriers est absolument magnifique, les coups de gouge au sol et leur coloration rappellent des écailles de dragon.

Quelques glissades plus tard, nous arrivons vers le collecteur ou l'eau s'écoule en trombe.

L'état de l'équipement en fixe n'étant pas satisfaisant, Mathieu installe une corde pour nous aider à franchir la rivière en toute sécurité.

Un peu plus tard, l'arrivée dans la salle Fitoja nous laisse bouche-bée. Nous prenons une petite heure pour nous promener au milieu des concrétions de cette immense salle, et nous arrêtons pour profiter de cette ambiance en savourant une bonne soupe.

Pour la remontée dans Fitoja Express, nous formons deux équipes : Maxime et moi partirons devant pour retourner déséquiper le début de Litorne.

Aloé, Theo et Mathieu remonterons tranquillement et déséquiperons les cordes de Fitoja Express, laissées spécialement pour nous par une équipe de Troglos passée la veille. Nous nous retrouvons tous à la voiture vers 20h30 fatigués, mais heureux.

C'était une sortie très sportive, mais qui vaut largement l'effort !

Publié par
Mathieu