Date de la sortie
·
Temps d'activité
7 h passées sous terre

Aven du Lapiaz n°3

Participants
  • Prénom
    Mathieu

Au moment de choisir le trou pour ce dimanche, j’hésite. Les retours sur le Lapiaz ne sont pas ouf. L’équipe qui en revient a pas mal galéré, s’est perdue, et en est déçue.

Ce qui m’a fait basculer, c’est de voir Julien, le cadre qui m’a suivi sur l’équipement du Bois du Bac, s’inscrire pour cette grotte sur le tableau, et de l’entendre dire “je me suis bien amusé, ça me fera plaisir de redescendre avec toi !”. Moi, tant de love, je ne peux pas y résister. 🥰

Et puis contrairement au groupe de la veille, nous avons un avantage de taille : Neils, le deuxième encadrant, connait par cœur la cavité !

Nous reformons donc la team de débutants/rouillés équipeurs de la veille, et accueillons Vincent, pour sa première sortie verticale (1ʳᵉ sortie le jour même au Garrel qui est plutôt horizontal).

Le réveil est compliqué et se fait à coup de tambourinements à la porte de la chambre. Les encadrants et une partie de l’équipe se sont couchés tard, et très émus par un atelier nœuds improbable à 2 cubis de rouge heures du matin. Heureusement qu’il y a des stagiaires responsables avec nous. Les kits sont déjà prêts.

Marche d’approche qui monte un peu, ça nous va bien vu que le fond de l’air est frais. On arrive devant un trou fumant protégé par une grille. Luca attaque à équiper. On l’envie : il fait bien froid dehors, et se rapprocher du trou donne l’impression de passer devant des magasins avec le chauffage à l’entrée.

Petit boyau descendant. C’est un peu étroit, mais sympa. Il y a un bon courant d’air, pas très froid, mais qui souffle fort. Lola me laisse son kit et sa place en se faxant dans un recoin à un fractio pour que je puisse prendre la relève à l’équipement ensuite.

On débouche sur une tête de puit avec une belle voute qui nous donne un AF d’un côté et des spits de l’autre. On fait donc un bel amarrage en Y qui se positionnera au top bien aligné vers le puit à 30°. Petit col de cygne tranquille pour poser les pieds au sol, un mousqueton de confort parce qu’on est gentil, et c’est parti !

Tout est parfait oui, sauf que. Notre Y qui trône bien au plafond, quand on y met mes 90Kg dessus pour la suite, il se tend bien dans notre direction, mais il ne reste pas grand-chose du col de cygne. Les suivants n’arrivent même plus à se décrocher ! Le métier qui rentre. Comme un rappel s’il en avait fallu un que c’est seulement la 5ème sortie, et le deuxième équipement ! Le temps d’équiper le fractio suivant, de laisser cette fois-ci la longueur manquante, en demander à Neils de la récupérer là-haut.

Petit balancier bien sympa pour aller s’accrocher de l’autre côté de la paroi et partir sur le puits suivant, raboutage de cordes, main courante sur toboggans et puis on arrive en bas.

On mange, on enlève les baudards sur les recommandations de Niels, et on le suit dans le dédale au fond. On est sur des blocs moyens, en escalade et désescalade. Ça glisse et il ne faut pas tomber, mais ça nous permet de nous re-prouver s’il l’avait fallu que la spéléo est un sport collectif. On comprends pourquoi les autres se sont perdus là-dedans. Il y a des départs de partout, même nous alors qu’on se suit, on manque de finir dans un autre réseau.

Mais ça vaut le coup. On débouche sur un laminoir magnifique. Avec des concrétions fines et délicates. Des colonnes de fistuleuses de quelques millimètres. Le tout d’une blancheur immaculée. On s’arrête tous sur le coup et on décide implicitement de ne pas s’engager dedans. La peur de souiller et d’abimer l’emporte sur la curiosité.

Le temps de quelques photos, et puis on se met en route pour la remontée (parait qu’il y aurait une finale de coupe du monde à ne pas rater.. 🙄). On alterne autonomes et débutants, et je ferme avec Neils pour le déséquipement. Ça se passe étonnamment bien, et rien à signaler de particulier. J’arrive à la sortie beaucoup trop vite à mon gout, en tee-shirt et on fire prêt à repartir. Le reste de l’équipe n’est apparemment pas de cet avis, vu que eux sont en doudoune et se caillent dans le froid en m’attendant…

La France a perdu la coupe, disent-ils. Moi j’men fous, nous, on a gagné le Lapiaz...

Publié par
Mathieu