Date de la sortie
·
Temps d'activité
7 h passées sous terre

Grotte du Crochet Supérieur

Participants
  • Prénom
    Sébastien
  • Prénom
    Jens
  • Prénom
    Jonathan
  • Prénom
    Christophe Marie
  • Prénom
    Aurélie
  • Prénom
    Guillaume

Traversée du Crochet Supérieur au Crochet Inférieur

Un grand débat a eu lieu au local lors de la préparation des kits, notamment sur la nécessité de prendre les combinaisons néoprène. Nous avons finalement pris beaucoup trop de matériel : tout le monde a emporté sa combinaison (sauf moi), le perfo, les cordes et la nourriture, ce qui nous a fait nous retrouver avec 7 ou 8 kits. Nous nous rendrons compte plus tard que c'était une erreur et qu'il est préférable de partir avec le minimum, idéalement un seul kit pour les cordes. Notre objectif n'était pas très clair, mais nous avons décidé de commencer par la traversée et d'aviser ensuite.

Nous sommes finalement entrés dans la grotte vers 10h30. L'entrée se fait par un boyau rampant un peu long, mais sans grande difficulté. Pendant que nous avancions, Jens et Guillaume sont allés voir une autre cavité. Aurélie a pris la tête pour équiper. Au premier puits, nous avons constaté que la corde était déjà installée et ne semblait pas trop vieille ; nous aurions pu nous passer de la nôtre. Cependant, puisque nous l'avions prise, nous l'avons installée quand même. Il a également fallu installer une déviation un peu pénible car l'ancrage était éloigné — peut-être pas si obligatoire que ça au final — mais nous y sommes parvenus. Nous avons poursuivi la descente en admirant de magnifiques formations de calcite et autres concrétions ; le paysage souterrain était vraiment superbe.

La suite de la progression s'est déroulée normalement jusqu'au grand puits de la cascade. Une fois en bas du puits, nous avons tenté de nous protéger de l'eau comme nous le pouvions.

C'est à cet endroit que la traversée commençait véritablement. Comme Jens était derrière et qu'il possédait la connaissance de ce qu'il fallait faire, nous ne savions pas exactement par où passer. Deux options se présentaient : un petit trou au niveau de l'eau et une brèche située environ trois mètres au-dessus de nous. Ayant compris qu'il fallait passer les kits par la brèche, nous avons formé une chaîne humaine pour tous les hisser par là. Sachant que ça allait être serré, on a enlevé nos baudriers directement et on les a mis dans le kit de la corde. On ne les a pas remis avant la remontée de Crochet Inf, car sinon ça ne passait pas.

Passer nous-mêmes par cette brèche s'est avéré compliqué ; nous avons dû retirer nos casques pour nous faufiler, mais nous avons finalement réussi. La communication était difficile à cause du bruit de la cascade, et personne ne comprenait vraiment la manœuvre à suivre. J'ai vu Jens et Aurélie tenter de passer par le petit trou, sans succès.

Lassé d'attendre, j'ai décidé de m'engager dans le méandre qui se trouvait derrière la brèche. Ce passage était extrêmement étroit. J'ai dû progresser avec les bras en avant et je me suis retrouvé coincé à plusieurs reprises, obligé de changer de position pour me dégager et trouver un minimum de confort. Jonathan m'a attaché un kit au pied, que je devais traîner derrière moi car je ne savais pas où j'allais ni comment les kits devaient être transportés. C'était une véritable galère, surtout lorsqu'il fallait décoincer le kit.

Après 10 à 15 mètres de progression pénible, j'ai atteint un endroit où je pouvais me retourner et communiquer avec Jonathan. J'ai alors compris qu'il fallait continuer par ce méandre et que les kits, eux, passeraient par le petit trou du début, qui était juste assez large pour le matériel mais pas pour une personne. Le méandre tourne alors de 90° sur la gauche. Jens a bien galéré, car il a dû vider sa cage thoracique pour passer. Au bout de 15 m environ, on arrive sur une partie plus large, mais dans de grandes bassines. C'est là qu'on retrouve l'actif et qu'on se retrouve à la sortie du petit trou de la base du P30. C'est là qu'il faut faire passer les kits avec ceux restés au bas du P30.

J'ai donc poursuivi dans un passage à peine plus large mais cette fois complètement inondé. Alors que j'étais déjà un peu mouillé, je me suis retrouvé à ramper dans une dizaine de centimètres d'eau glaciale, ce qui n'était pas du tout agréable. J'ai fini par arriver de l'autre côté du petit trou. Je pouvais enfin m'accroupir (toujours dans l'eau, évidemment) et parler à Jens, qui me passait les kits un par un. Pour récupérer les nombreux kits, j'ai dû m'avancer au maximum dans le trou jusqu'à être bloqué, pendant que Jens poussait les sacs avec ses pieds pour que je puisse les attraper du bout des doigts. Jonathan m'a aidé à les mettre à l'abri dans une zone un peu plus sèche.

Puis il faut continuer dans l'actif (là, on finit de se tremper) jusqu'à ce que l'actif descende dans une faille (vers un siphon à priori) et qu'on trouve sur la droite une galerie sèche. C'est le bon spot pour s'attendre (nous en avons profité pour manger), car c'est un des rares moments secs et où on tient assis (voire un peu debout au-dessus de la faille). Même si on était trempés, Jens nous a conseillé de mettre les néoprènes là. Une fois tout le matériel passé, nous avons attendu avec Jonathan. Étant trempés jusqu'aux os, nous nous sommes très vite refroidis. Pour me maintenir au chaud, je suis retourné en arrière (dans l'eau, mais au moins je bougeais) pour voir ce qu'il se passait. J'ai retrouvé Aurélie, qui m'a dit avoir perdu son mini-kit dans le méandre, et Guillaume, qui m'a informé que Christophe n'arrivait pas à passer et poussait des cris étranges, assez effrayants, et qui a rendu le mini-kit à Aurélie. Guillaume a donc fait demi-tour pour remonter par le Crochet Supérieur avec Christophe. Jens nous a ensuite rejoints.

Pendant ce temps, Aurélie a fait un point chaud et moi je grelottais de froid. Le reste du groupe a alors commencé à enfiler les combinaisons néoprène. N'en ayant pas pris, et pour me réchauffer, je suis retourné voir comment Guillaume et Christophe se débrouillaient, et surtout pour leur rapporter un kit contenant les baudriers nécessaires à leur remontée. J'ai entendu Christophe crier une dernière fois en tentant de franchir la brèche, puis il a finalement réussi à récupérer le kit par le petit trou, et ils ont commencé leur remontée.

De notre côté, une fois que tout le monde avait mis sa néoprène et que je commençais à mourir de froid, nous avons repris notre progression. Pendant ce temps, Jens a tenté d'agrandir le méandre à coups de marteau. La suite se déroulait hors de l'eau, mais nous avons dû ramper dans la boue en traînant les kits. Au moins, l'effort nous a réchauffés, même si traîner les kits les plus lourds était un enfer.

Une fois ce passage terminé, il a fallu encore un certain temps pour tout franchir et rejoindre enfin le Crochet Inférieur. Arrivés au Puits des Perles, nous avons pu nous remettre debout et nous étirer un peu avant de reprendre une section de ramping dans une boue épaisse. Nous nous sommes retrouvés à nouveau à ramper dans l'eau jusqu'au cou pendant 5 à 10 minutes avant d'atteindre le bas du puits (dont j'ai oublié le nom) qui permet de remonter vers la sortie. Une corde était en place, nous l'avons utilisée, bien qu'il soit possible de remonter à pied en contournant. Nous avons terminé la sortie classique du Crochet Inférieur en suivant les mains courantes et le cheminement évident.

Près du boyau d'entrée, le groupe s'est séparé. Aurélie et moi avons continué avec le perforateur (que nous portions depuis le début !) avec pour objectif d'équiper une cheminée sympathique dans cette zone. Malheureusement, après avoir passé 20 bonnes minutes à essayer sans succès de monter la broche dans le perforateur, nous nous sommes sentis vraiment bêtes et avons fini par abandonner. J'ai tout de même tenté de grimper pour voir ce qu'il y avait en haut, mais la fatigue accumulée, le froid et mes pieds pleins de boue qui glissaient sur des prises peu rassurantes m'ont vite découragé. Craignant de me blesser si près de la fin, j'ai préféré sortir.

Nous sommes finalement sortis vers 16h45, où nous avons retrouvé Christophe et Guillaume qui avaient tout déséquipé (merci, car là, giga flemme de retourner dedans pour tout enlever). Pendant que nous discutions, Guillaume est retourné rejoindre Jonathan et Jens, tandis que nous remontions à la voiture. Tout le monde s'est retrouvé au parking vers 18h00. Apparemment, Jens, Jonathan et Guillaume sont sortis de la grotte vers 17h30, mais ils ont voulu explorer une autre cavité remplie de sable avant de nous rejoindre.


Difficultés majeures

  • Étroitures très sélectives entre le P30 et la zone active (nécessitent de se délester de tout équipement). Tout le monde ne passe pas. Parfois, il peut être nécessaire de vider ses poumons pour prendre moins de place et passer. Ne pas paniquer quand on reste coincé, y aller doucement, étape par étape. Le froid et l’eau engourdissent pas mal aussi, et les positions difficiles peuvent donner des crampes. Ne pas hésiter à bien s’échauffer avant.

  • Communication difficile à cause du bruit de la cascade et de la distance entre les étroitures : soyez clairs sur ce que vous faites.

  • Fort risque de refroidissement : l’eau est glaciale, les pauses sont rares et les zones sèches limitées. On finit trempé jusqu’au cou.


Itinéraire

La traversée ce fait de Sup vers Inf sinon ça passe pas notamment à cause des puits qu’il faut remonter qui sont équiper coté Inf mais pas coté Sup. Le début de Sup est normale et la remonter de Inf aussi, ici il n’y à que le moment de la traversé.
En bas du P30 de la cascade, enlever les baudriers puis passer les kits par là où passe l’eau. Le petit trou est assez visible au niveau des pieds (il faut qu’une personne attende que quelqu’un arrive de l’autre côté pour s’assurer que les kits passent bien).
Nous, on est passés par une brèche environ 3 m au-dessus, à droite du petit trou. Après cette brèche, le début du méandre est assez facile à trouver : c’est très serré, mais ça passe. Faut avoir confiance. On finit par rejoindre l’autre côté du petit trou où passe l’eau, puis on récupère les kits.
On continue dans l’eau jusqu’à arriver à un petit élargissement sec. L’eau continue en bas et on peut faire une pause avant de repartir dans le méandre évident. On suit le chemin principal jusqu’au Puits des Perles, puis on continue dans l’étroiture avant de finir dans l’eau pendant 5 à 10 minutes avant d’arriver en bas du puits du Crochet Inf.


Conseils

  • Ne pas mettre la néoprène avant le passage étroit, sinon on est trop serré et pas à l’aise. Sans les kits, on est plus rapides et on passe moins de temps dans l’eau (c’est super chiant de les faire passer dans les méandres).
    → On peut mettre la néoprène après la première partie étroite, dans l’endroit un peu plus large et sec où on peut s’attendre et se réchauffer, ou bien au Puits des Perles avant la deuxième partie aquatique.

  • Alléger au maximum les kits.
    1 kit corde + 1 mini-kit pour 2 personnes max. Deux gros kits par personne, c’est beaucoup trop. Mieux vaut deux kits moyens qu’un énorme, plus galère à pousser.

  • Retirer baudriers et matos avant les étroitures.
    Dès le bas du P30, on enlève tout et on remet le matériel seulement à la remontée du Crochet Inf.
    Les ranger dans le kit corde (maintenant vide), qui passera par le petit trou d’eau (et non par le méandre principal).
    Si vous êtes nombreux, prenez un kit vide supplémentaire pour les baudriers (1 kit pour 4–5, c’est bien).

  • Dans le méandre, suivre le passage le plus large et évident, pas de risque de se tromper.

  • Ne pas rappeler les cordes au Crochet Sup si tout le monde n’a pas encore passé les étroitures (ça nous est arrivé, donc vraiment, ne le faites pas).

  • Prévoir de quoi se réchauffer : point chaud notament

Publié par
Sébastien