Date de la sortie
·
Temps d'activité
6 h passées sous terre

Gouffre de la Rochance

Participants
  • Prénom
    Aloé
  • Prénom
    Mathieu
  • Prénom
    Samuel
  • Prénom
    Emmanuel
  • Prénom
    Chloé
  • 🦇 des participants externes

Une sortie qui nous change des classiques d’initiation.

Cette cavité a pour vrai intérêt la formation à la progression verticale. Un peu de hauteur sans être trop impressionnant (max P20), mais aucune complexité. Les plus grands puits sont plein vide en fil d’araignée, les sorties de puits sont confortables, aucun fractionnement (juste une seule dev), tous les puits ont des mains courantes où on peut stocker au moins 3 personnes. Facile à encadrer donc.
Tout l'équipement en bon état, mais à l'ancienne (têtes de puits sur un huit redondé, donc qui peuvent mener à des discutions "où puis-je me longer"). Par contre, à mon avis pas grand intérêt pour une classique si on ne veut pas faire la traversée, ou pour une première initiation pour la découverte du milieu (c’est un peu technique, et pas bien joli).

On s’est garé dans le village, sur le terrain d’un local sympathique, qui nous y a accueilli après lui avoir demandé où c’était le moins gênant. L’accès est un peu paumatoire, on a remis un panneau sur un arbre, élagués les ronces, et je vais créer le chemin sur Open Street Map pour la prochaine fois.

Mathieu.

Compte rendu de Nora, pour sa première sortie sous terre :

La cavité est accessible après une sympathique marche d'approche en foret, qui m'a permis de faire monter le mélange d’appréhension et d’excitation que je ressens par rapport à cette première sortie en spéléo.

Une fois équipés et vérifiés par Aloé et Mathieu, on ouvre la porte du petit cabanon qui protège cette entrée du gouffre, pour voir le premier puits qui, portant bien son nom, descend complétement à la verticale avec une paroi circulaire. Après la chaleur humide de la foret, j'ai hâte de rencontrer le froid de la cavité. Aloé part devant nous attendre en bas, et Mathieu reste avec nous pour contrôler la mise en place du matériel et nous conseiller sur la marche à suivre. Au vu de la grosseur de la corde, on doit l’installer en “zéro” dans le descendeur, quelque chose que je n'avais pas vu à l'entrainement.

La première chose qui m’étonne lors de ces 10 premiers mètres de descente, c'est la quantité de vie présente à cette strate, le puits regorge de cousins et autres insectes volants à longues pattes. Les parois calcaires sont aussi bien plus humides que ce à quoi je m'attendais.

Une fois en bas des deux premières descentes en rappel, je suis impressionnée par l'ambiance sereine qui se dégage de la cavité et du groupe. Je suis la seule à faire ma première descente aujourd'hui mais à part les encadrants, les membres de l’équipe ne sont pas des vétérans pour autant, ce qui m'a rassurée : je ne me sentais pas non plus comme un boulet pour le groupe.

Plus nous descendons, plus la cavité semble se réduire en taille, jusqu'au moment où nous laissons les descentes en corde pour crapahuter dans une petite galerie étroite. L’expérience est saisissante, je suis surprise par la puissance des échos de notre matos et aussi de nos voix. Aloé m'a fait passer devant pour un des puits, le 18m il me semble, et j'ai pu avoir l'immense satisfaction d’être la première à descendre, à éclairer moi-même les parois et à voir la cavité se révéler à mes yeux ébahis.

Par la suite, après un p20 qui m'a soufflé par sa beauté, nous avons mangé sur le haut de la galerie Manu Cavet. Le petit repas du midi a fait du bien et on a eu droit aux tips sur les nourritures à ne pas emmener sous terre et lesquelles à privilégier. Le temps du repas a été le seul moment où j'ai senti le froid s'infiltrer à travers la combi.

La remontée a été bien plus physique que la descente surtout car, dans certaines parties du retour, j'avais un kit mousquetonné sur mon baudrier. Et le crapahutage de la galerie s'en est trouvé bien moins aisé. Les remontées sur cordes étaient assez agréables à faire pour la plupart car assez éloignées des parois, mais lorsqu'il fallait pousser la paroi en même temps que monter, j'ai trouvé l'exercice sensiblement plus difficile.

La fameuse dilatation temporelle souterraine s'est bien fait ressentir et en sortant vers 16h30 j’étais sidérée que la sortie soit déjà finie. C’était ma première sortie et je ferai avec plaisir le nécessaire pour que ce ne soit pas la dernière. Donc merci aux encadrants !

Publié par
Mathieu