Gouffre de la Dent de Gonvi

En allant à Germinal, un randonneur curieux nous interpelle sur le parking. Il nous demande des infos sur un trou juste au dessus dont il ressort parfois une échelle d’après lui. On ne sait pas lui répondre, mais cela pique notre curiosité.

Au retour de Germinal, il est encore tôt alors je vais fouiller le sentier, sans succès. C'est Agathe qui, en allant se changer derrière les sapins vers la gauche me signale un grande grille dans le sol.

J'y retourne et observe l’obscurité à travers les barreaux. Je retourne chercher mon baudrier et un kit de corde.

Après avoir posé un départ de main courante sur les sapins à 5 m de là, j’ouvre avec difficulté la lourde grille. C'est un carré d’environ 1 m de côté, et j'ai peur de la faire basculer au fond sur un faux mouvement. D’autant que pour la manœuvrer correctement, je suis obligé d’être à cheval au dessus du vide, un pied de chaque côté du regard. J’arrive néanmoins à mes fins et je bascule la grille dans l’herbe. Je reste songeur quelques instants quant à l’idée de devoir la remettre en place à la fin.

La tête de puits est foireuse. Le départ de main courante est loin, et la tête de puits évidente est en partie basse du regard qui forme l’entrée, environ 60 cm plus bas que le sol. Difficile d’y aller, et d’en ressortir sans abîmer la corde, le regard étant trop large pour faire une opposition confort/safe. Je décide d’utiliser la patte métallique à l’extérieur qui sert à mettre un cadenas de la grille pour faire un premier départ, en utilisant une dyneema. Cela me permet de rejoindre l'énorme anneau cellé dans le bas de regard pour y faire un frac et descendre au fond, en l’utilisant comme AN. Je remarque un deuxième anneau sous la dalle en commençant à descendre.

Le puits est très large et esthétique, partiellement couvert d’une jolie mousse verte. Je descends doucement sur ma corde en fil d’araignée au milieu du puits, un peu impressionné. Le fond est vraiment bas, et je suis à peu près sûr que ma corde n’ira pas au fond. De plus, je suis en short/t-shirt dans mon baudrier, du coup je ne me sens clairement en décalage avec mon environnement !

J’arrive sans surprise sur le nœud de bout de corde. Je prends quelques instants pour envisager un raboutage, mais je ne suis pas encore au milieu du puits, les autres doivent m’attendre dehors au parking, et je ne suis même pas sûr d’arriver au fond avec la corde d’après. Je décide donc de remonter, un peu déçu.

La sortie de puits est un peu dégueulasse, j'ai une confiance assez relative dans la patte de cadenassage, et le regard est… trop large pour en sortir facilement ! Agathe arrive alors que j’arrive à m’extirper du trou. Je démonte ma tête de puits pendant qu’Agathe nous tourne autour en parlant, moi et le P40 plein vide, ce qui me stresse légèrement. Je lui demande d’aller un peu plus loin, puis j’entreprends de remettre en place la grille. C'est un enfer. Il faut remettre les pattes de la grille dans leurs anneaux au bord du regard, et je sens bien qu'un faux mouvement peut l’envoyer au fond du trou, moi avec, malgré la main courante que je préfère avoir avec un peu de mou pour ne pas être déséquilibré, et pour ne pas l’avoir sous la grille en la refermant.

Je finis quand même par y arriver parce ce que je suis un beau gosse hyper fort qui roxx du poney, et grâce au pouvoir de mes scotchs Licorne 🦄.

Je remballe tout mon merdier, et je retourne à la voiture !