- Date de la sortie
- Temps d'activité
- 9 h passées sous terre
Gour Fumant
- Participants
- Prénom
- Guillaume
- Prénom
- Aurélie
- Prénom
- Romain
En début de semaine, Romain propose d’aller dimanche à Gour Fumant. Il en a entendu du bien et une amie à lui y descend la veille. Aurélie annonce rapidement qu’elle l’accompagne. Pour ma part, je les avertis de ma venue seulement la veille Ça n’a pas l’air de les déranger. Nous serons donc trois et Jérémy sera notre sonnette. Nous prévoyons de passer 9h sous terre, d’entrer par le Gour Fumant plutôt que par le Faux Gour et d’enchainer avec la Grande Galerie plutôt que de descendre le P9 de la Boite aux lettres. Nous espérons atteindre le goulet à -126m et pouvoir visiter la galerie ascendante qui porte le nom intrigant de Dragon Chinois. Aurélie et moi nous relaierons sur la pose des cordes tandis que Romain se chargera de les déséquiper.
Les kits sont consciencieusement préparés la vielle afin de quitter nos lits le plus tard possible ce qui ne nous empêche pas de prendre la route tôt le matin. Le parking est facile à trouver et, après 30 minutes à s’équiper, nous prenons la direction de la prairie où nous devons supposément trouver la cavité.
Arrivée dans la clairière, nous découvrons un cadre idyllique. La lumière magnifique et la sérénité du lieu annonce une météo idéale pour la journée. L’atmosphère est tellement paisible que je passerai bien la journée à somnoler à l’ombre d’un arbre ! A l’opposée de la prairie nous apercevons une doline dont le fond s’ouvre sur une galerie descendante. Gour Fumant ou Faux Gour ? Elle ne fume pas mais semble néanmoins prometteuse ! Dans le doute, je descends en éclaireur l’inspecter tandis qu’Aurélie et Romain cherchent l’autre entrée. La présence dans le premier puits d’une paroi toute glacée m’indique que je suis dans le Faux Gour. En surface, mes collègues ont trouvé, plus au sud, l’entrée du Gour Fumant, de dimensions plus restreintes.
La fraicheur du matin commence à se dissiper et il faut attaquer la descente sans tarder si l’on ne veut pas bouillir dans nos combinaisons. Il est 10h15 environ et je m’attelle à l’équipement de la première moitié de la cavité qui présente une succession de petits ressauts. Le cheminement est clair, les points d’amarrage nombreux et faciles à repérer, la cavité spacieuse et propre: un régal ! Romain me succède et Aurélie, qui ferme la marche, améliore certains points de mon équipement.
A la jonction avec le Faux Gour, elle prend le relai et entame l’équipement d’un large puits tandis que Romain et moi partons à la recherche de la fameuse Boite aux Lettres qui s’avère être un puits si étroit que je le prends d’abord pour une impasse ! Cette révélation nous confirme qu’Aurélie a bien choisi le parcours par la Grande Galerie.
Arrivée en bas de la seconde jonction, elle met un certain temps à équiper l’avant dernier puits de 12 mètres occupée, comme à son habitude, à éviter à la corde le moindre frottement. Je profite de ce laps de temps pour faire un sort à mon sandwich tandis que Romain, pris d’une envie pressante, remonte le puits précédent à la recherche d’un ruisseau salvateur.
Lorsque je descends enfin le P12, je découvre ravi que la cavité s’élargit considérablement et prend des allures de cathédrales souterraines dont je teste l’acoustique en lâchant quelques cris stridents horribles. Aux pied du denier puits à équiper nous découvrons l’actif qui coule au fond d’un joli méandre que nous rejoignons avec maintes précautions. La progression devient alors horizontale et nous progressons rapidement en suivant la rivière.
Après quelques minutes nous atteignons une petite salle que nous identifions rapidement comme étant la Salle à Manger. Aurélie et Romain font honneur au lieu en attaquant leurs sandwichs tandis que je me mets à la recherche de l’entrée au Dragon Chinois. Je délaisse alors bêtement la carte pour me concentrer uniquement sur la description de la cavité qui indique qu’elle se situe “à la sortie” de la salle à manger. Persuadé que la lucarne d’accès se situe donc JUSTE à la sortie de la salle, je ne m’aventure pas dans l’aval et entame laborieusement l’escalade du méandre: rien. Je tente une étroit boyau en rive droite : pas mieux. Je remonte la rivière vers l’amont en scrutant les parois: wallou ! Mes collègues ne sont pas en reste: Romain tente sa chance dans une minuscule étroiture aussi courte qu’humide tandis qu’Aurélie poursuit la progression dans l’aval de la rivière. C’est en la rejoignant avec Romain que je trouve enfin, à une dizaine de mètres de la sortie, la fameuse lucarne… qui est parfaitement située sur la plan de la topo, encore faut-il le lire !
Nous laissons notre découverte de côté et décidons de rejoindre Aurélie qui nous attend plus loin dans l’aval. Nous avançons à présent dans un magnifique méandre où coule joyeusement une eau limpide qui nous arrive parfois au dessus des genoux. Mais le lieu est tellement beau et nous pataugeons de si bon cœur que nous en oublions le froid.
Un amincissement du méandre nous oblige cependant à ralentir notre progression. Je le franchis en tête et continue rapidement en éclaireur. Le grondement sourd qui me parvient de l’aval laisse présager une augmentation soudaine du débit ou la présence d’une majestueuse cascade… qui s’avère en fait être un minuscule ressaut de un mètre à peine. Au-delà, le progression impliquerait de se jeter franchement à l’eau, sacrifice que je ne suis pas prêt à consentir ! Je rebrousse donc chemin et patiente le temps que les autres aillent découvrir les chutes du Niagara miniatures.
Nous remontons ensemble la rivière jusqu’à la lucarne du Dragon Rouge qui doit marquer l’ultime étape de notre sortie. Après quelques courtes escalades, nous atteignons une salle remplie d’eau et de jolies concrétions. C’est une surprise car, jusqu’à présent, la cavité en était quasiment dépourvue. Romain trouve rapidement un petit boyau qui permet de passer à l’étage supérieur de la galerie qui nous offre d’autres concrétions, plus nombreuses et plus belles encore. Le nom de Dragon Chinois prend alors tout son sens. Tandis que nous remontons une large galerie dont la hauteur diminue progressivement, les stalagmites, stalactites et autres colonnes que nous croisons semblent former autant de crocs acérés qui tentent de nous bloquer le passage. C’est comme si, après avoir été englouti par une formidable créature, nous tentions désespérément de nous échapper de ses entrailles en remontant sa gorge en direction de sa gueule que nous espérons voir s’ouvrir devant nous ! L’extrémité de la galerie nous apparait évidemment fermée et nous nous posons quelques minutes pour profiter de la vue. En bonus, la lampe UV d’Aurélie qui illumine en vert la calcite la plus fraiche que l’on trouve aux extrémités des concrétions. Le dragon a les dents fluo !
C’est un peu à regret que nous rejoignons la Salle à Manger. Il est bientôt 16h et après une courte pause goûter, nous amorçons la remonté qui s’effectue sans histoire. Romain déséquipe l’intégralité des puits et ce malgré les conseils contradictoires qu’Aurélie et moi lui promulguons ! Il est donc le dernier à sortir de la grotte un peu après 19h. Le temps annoncé est donc respecté et nous avons remplis nos deux objectifs ce qui nous satisfaits pleinement, Aurélie et moi, habitués que nous sommes à rebrousser chemin avant le fond. Le ciel s’est couvert et la température rafraichie mais il ne pleut pas, le retrait du matériel et des combinaisons se font donc sans difficultés une fois de retour à la voiture. Le nettoyage du matériel est réalisé le soir même sous les directives d’Aurélie en un temps record !
Une agréable découverte que ce Gour Fumant donc. J’y retournerai volontiers dans le cadre d’une initiation ou d’une nouvelle sortie entre Troglos.
- Publié par
- Guillaume