Date de la sortie
·
Temps d'activité
11h48 passées sous terre

Scialet de la Combe de fer

Participants
  • Prénom
    Torii
  • Prénom
    Guillaume

Le 9 mai dernier, nous sommes retournés à la combe de fer avec Guillaume, suite à une tentative peu fructueuse un an plus tôt (nous n’avions atteint aucun de nos deux objectifs, et nous étions arrêtés en haut du puits de la boue à la cote -375m).


Afin de ne pas être pressés, et mettre toutes les chances de notre côté, nous profitons donc du weekend prolongé pour notre nouvelle tentative, et partons dès le jeudi 8 mai dormir à la cabane de la combe de fer, se trouvant juste à l’entrée de la cavité. C’est donc avec deux énormes sacs chacun (kits de spéléo avec les cordes + matériel perso pour la nuit fraiche prévue) que nous entamons la marche d’approche d’environ 1h30. Contrairement à la première fois, nous prenons un autre itinéraire et progressons sur un chemin beaucoup plus aisé. Nous n’en menons cependant pas large et quelques pauses s’imposent pour soulager nos dos endoloris.

Arrivés au refuge, nous mangeons une énorme plâtrée de pates accompagnées de saucisson et préparées par Guillaume puis allons nous coucher en prenant la décision de ne pas mettre de réveil : il est tôt donc nous ne ferons certainement pas la grâce matinée, et le premier réveillé réveille l’autre.

C’est donc aux alentours de 7h30, et après une nuit de sommeil agréable, ce qui est rare pour moi avant les grosses sorties spéléo, que je descends retrouver Guillaume (en effet, l’étage étant assez exiguë, nous avons préféré dormir moi à l’étage et Guillaume au rdc). Nous prenons un copieux petit déjeuner, enfilons nos combinaisons, et c’est à 8h50 que nous rentrons sous terre.

Cette fois-ci, pas d’hésitation : nous reconnaissons bien les lieux et avançons rapidement dans le réseau de juin. Les premiers puits s’enchainent et se rétrécissent, puis arrive le méandre de 200, étroit et comprenant de nombreuses chatières, que nous traversons après avoir retiré tout le matériel présent sur nos baudriers.

Au bout se trouve le P45, volumineux, qui rejoint le réseau principal à proximité du puits de la boue. Après un rapide coup d’œil à la topo plastifiée et détaillée présente sur place, nous nous dirigeons vers le siphon du corail. Pour cela, je me charge d’abord d’équiper le puits de la boue qui est plutôt lisible, et les points bien placés (sauf sur le dernier jet où une oreille est forcée de frotter un peu). Au bas du puits, nous retrouvons l’actif qui est plutôt joli, et qui ne manque pas d’eau ce jour-là. Il faut ensuite équiper deux autres puits, et c’est une tout autre affaire (Je me souviens encore de la photo que Valentin m’avait envoyée sur laquelle on voyait une tête de puits reprise grâce à deux pédales fixées sur des AN) : en effet, sur le premier puits, seule un spit mal positionné s’offre à nous. J’utilise donc une sangle sur un AN beaucoup trop loin, ce qui donnera une tête de puits basse et acrobatique. Le tout arrive dans un bassin, et j’attache la corde à son extrémité pour permettre à Guillaume de penduler lors de sa descente. Plus loin, le deuxième puits est beaucoup plus arrosé. Même histoire : il n’y a pas de spits bien placés outre une vieille plaquée mal positionnée. Après maintes discussions, nous faisons donc une main courante et une tête de puits grâce à des sangles fixées uniquement sur de jolis béquets, et je descends avec l’aide de la corde guide en place. Bien sûr, elle n’est pas assez tendue et je me fais rincer par la cascade lors de la descente. Je retends le guide, et Guillaume me retrouve à peu près sec. Nous poursuivons notre route en parcourant l’actif sinuant dans un méandre agréable, et arrivons au siphon du corail à -430m (notre premier objectif). Cet endroit est beau, mais ne donne pas envie de s’y trouver en cas de crue. Nous hésitons à passer le siphon par le shunt boueux pour aller voir le P25 du corail qui s’ensuit. Guillaume s’engage en premier, mais semble passer un mauvais moment et nous rebroussons chemin.

Guillaume se charge de déséquiper. Je remonte donc en premier le puits et me fait à nouveau rincer. Je tends donc le guide au max et Guillaume remonte relativement sec. La remontée se poursuit et nous sommes de retour en haut du puits de la boue. Direction notre deuxième objectif : la salle du dôme.

Nous traversons les grandes galeries en direction du camp 2 et nous arrêtons le temps de manger. Quelques blagues plus tard, nous reprenons notre chemin dans une galerie descendante. Au bout d’une centaine de mètres descendus alors que nous sommes sensés monter, nous faisons demi-tour. Nous nous trouvions en fait dans le réseau du sommeil. De retour au camp 2, nous ne comprenons pas, aucun autre départ ne se trouve à proximité… Je finis par trouver un passage étroit improbable dans un angle de plafond, qui permet de rejoindre de nouvelles grandes salles. Nous sentons que la salle du dôme est proche car les concrétions se font de plus en plus nombreuses. Arrivés dans celle-ci (cotation -180m), nous la remontons entourés d’énormes méduses et concrétions tombant du plafond. C’est magnifique, et nous voulons aller voir le plus haut possible (plus on monte, plus c’est beau). Cependant, de gros ressauts sont à escalader en libre, et nous arrivons alors sur le boss final : une énorme méduse, très lisse et impossible à protéger. Un chemin à gauche et un à droite semblent possibles, mais malgré de nombreuses tentatives, du lancer de lasso de pédales autour de stalagmites pour nous tracter et des courtes échelles, nous jugeons (du moins Guillaume me convainc) que cette escalade est trop dangereuse et n’en vaut pas la peine.

Nous redescendons donc à -375 au puits de la boue pour ensuite prendre le chemin du retour, il est actuellement 17h. Nous redoutons le méandre de 200m et les derniers puits étroits qui nous avaient tant fait galérer la première fois. Pourtant ce n’est pas pire, et nous passons méthodiquement les obstacles un à un. Nous rigolons devant le passage où nous nous étions perdus la première fois, et sommes dehors à 20h40.

Nous sommes très satisfaits d’être dehors si tôt, et d’être allés à -650 contre -375 la première fois en seulement 30min de plus. La faim se fait ressentir et nous restons manger à la cabane avant de rejoindre la voiture au lieu de dormir sur place comme prévu initialement. Les sacs sont moins lourds qu’à l’aller mais la marche reste quand même longue, et additionné au temps de route jusqu’à Lyon, nous ne serons couchés qu’aux alentours de 2h du matin. Sacrée journée !

En conclusion, le nom de cette cavité est bien la combe de fer et non la combe de l’enfer. Malgré le début étroit, c’est une très belle cavité sportive. Même si nous n’y retournerons pas de sitôt, nous la recommandons fortement !

Torii

Publié par
Torii