Date de la sortie
·
Temps d'activité
24 h passées sous terre

Tanne à Paccot A2

Participants
  • Prénom
    Alban
  • Prénom
    Jens
  • 🦇 des participants externes

Cette sortie prévue de longue date et confirmé la semaine précédente avait finalement été annulée. Jusqu'à ce que … rebondissements… Jens soit finalement disponible le weekend en question. C’est donc au pied levée que l'équipe s'assemble et s'organise le vendredi pour partir le soir même passer 24h sous terre avec nuit en bivouac.

Arrivé sur le plateau des glieres, nous nous équipons dans le froid ambiant mais aidé par la pleine lune qui a défaut de nous réchauffer de ses rayons, nous a fournis une belle lumière ambiante. L'entrée sous terre se fait à 21h45. Jens passe devant pour nous montrer le chemin. La descente jusqu'au bivouac prends un peu plus de temps que ce que j'avais imaginé. Il y a quand même pas mal de passage étroits à négocier avec nos 2 kits chacun.

Une fois arrivé au bivouac, nous faisons un peu le tour du propriétaire avant de suivre Jens qui veut nous montrer quelques chose. Armé chacun d'une pelle ou d'un pic nous sentons le piège arriver mais suivons néanmoins Jens dans les différentes  étroiture. Il est 23h30 et nous n'avons pas mangé. Tout va bien ! ^^

Arrivé au bout de la faille que nous suivons Jens nous montre la désobstruction qu'il souhaite faire. N'ayant pas vraiment la motivation avec Guillaume nous rentrons au bivouac pour manger un dîner de rois : nouilles chinoises au thon. 

Je passe une nuit reposante ayant eu la riche idée de descendre mon matelas gonflable. Le confort n'a pas de prix! Un tas de corde judicieusement posé dessous rattrapant le niveau du sol.

Guillaume et Jens par contre ont passés des nuits décousu. 

Nous mangeons le petit déjeuner et sommes prêt à partir aux alentours de 9h. L'accès à l'escalade vers -250m se fait par de long méandres et nous progressons difficilement avec les kits de cordes. Enfin arrivé sur le site de l'escalade, nous préparons le matériel et définissons notre stratégie. Qu'est-ce qui sera le plus simple, rapide, hors crue? Jens quand à lui part faire un aller-retour pour descendre une bouteille de plongée. Après un démarrage côté gauche avec un espoir d'escalade en libre, et quelques prises ayant cassées plus tard nous décidons de nous retrancher sur la seconde option à droite jugée plus sûr. Le premier foret me fait des sueurs froides. Il attaque à peine la roche. Heureusement nous en avons pris un second qui sans être parfait fonctionne quand même correctement. Mon système de progression (ou yoyo pour les intimes) pour l'escalade assemblé rapidement chez moi avant de partir et composé d'une dyneema de 3m avec 2 mousquetons à chaques extrémités est trop court et je dois donc en improviser un en raboutant 2 morceaux de dyneema. Ce n'est pas parfait et je dois enlever le pantin par moment pour passer le noeuds mais ça fonctionne.

Petit descriptif de notre manière de fonctionner :

0-je vérifie l'état de la roche avec le marteau

1-je perce et ramone le trou

2-j'installe le pulse

3-je mousquetonne le yoyo dans la plaquette du pulse 

4-je me crolle dessus et j'installe mon pantin 

5-je monte jusqu'au point

6-je clipe la corde d'escalade et enlève mon pantin 

7-percage du trou suivant + installation du pulse

8-je mousquetonne l'autre extrémité du yoyo

9-je mets le pieds sur le yoyo pour me redresser et peux ainsi me decroller et me recroller sur l'autre partie du yoyo 

10-je décroche le yoyo de la partie maintenant libre

11-et on continue 

Une fois arrivé en haut de la première longueur, j'installe mon relais avec la corde stat de 15m pour laisser Guillaume me rejoindre sur la corde d'escalade en récupérant les pulses au passage. Je ne suis pas super à l'aise pour fixer les spits n'ayant jamais fait ça auparavant. Je tamponne pour percer plus profond comme conseillé par jens. La griffe au bout du tamponnoir reste bloqué et je n'arrive pas à la débloquer. J'improvise donc en utilisant un goujons pour enfoncer les spits. Ça fonctionne mais ils dépassent quand même de 2mm de la roche.

Rien ne bouge et ça a l'air solide. Guillaume arrive à me rejoindre même si certains pulses sont récalcitrants.

Nous continuons l'escalade et je regarde curieusement plus je monte s'il y a moyen qu'il y ais une suite. Arrivée en haut 2 possibilitées s'offrent à nous : un meandre étroit d'où tombe de l'eau ou une petite lucarne au milieu des concretions.

J'installe un relais sur 2 pulses pour laisser Guillaume me rejoindre.

Je m'engage dans la lucarne assuré par Guillaume. Je pense qu'il y a de grands risque que ça devienne trop étroit pour continuer et veut vérifier avant de regarder le méandre. Le passage tête en avant ne fonctionne pas donc j'essaie en passant les pieds d'abord. C'est étroit mais j'arrive à passer et je sens mes pieds descendre. Il y a du vide! Une fois entièrement passé je me trouve au dessus d'un puis de 4m donnant sur une petite salle. Je suis très content de cette découverte. Guillaume me fait passer le perforateur et des pulses. J'installe un départ comme je peux. Je voudrais bien installer mes points le plus haut possible pour faciliter la remonté mais l'accès est rendu difficile par l'encombrement du perfo avec sa mèche. Je me laisse descendre et profite de la sensation d'être le premier humain à marcher dans cette salle et de fouler la glaise environnante. Guillaume me rejoins et je le laisse se faufiler dans la faille qui prolonge la salle. En éclairant à fond avec la lampe j'ai l'impression que ça passe et qu'il a des volumes derrières. On progresse rapidement sur une roche abrasive avec des picots destructeurs de combinaisons. J'imagine que sur les grottes classique ils ont depuis longtemps été cassés au marteau.^^

Guillaume est excité il y a du volume. Dans les 10m au dessous et 20m au dessus. Après un rapide coup d'oeil sans trop s'approcher du bord nous décidons que je vais retourner chercher Jens pendant que Guillaume va installer les relais en dur en utilisant la C45. Comme ça je pourrais revenir avec la C15 pour que nous puissions descendre au bas du puit. Nous nous sommes fixés un départ à 17h et ça semble coller.

Lors de ma progression j'entends Jens qui a l'air paniqué et nous appel régulièrement. Je lui réponds qu'on arrive mais c'est étroit donc relativement long de redescendre. À la redescente du puit je me rends compte que la corde n'est pas autant hors crue que je l'aurais voulu. Jens me demande ce que nous faisons et qu'il faut absolument faire demi tour rapidement. Après un comparatif de nos montres respectives il s'avérait qu'il était en mode chronomètre et pensait qu'il était 17h passé. Ouf nous avons encore 2 petites heures. Je mange un bout pendant que Jens monte amener des amarrages à Guillaume.

Guillaume et Jens installent les relais et nous descendons à trois dans la salle au bas du P4. Puis Guillaume équipe la descente du P10 et pars en exploration. Il arrive en bas et nous lance un "merde il y a des traces de pas". Autant pour notre grande découverte! ^^

Nous n'avons pas le temps de trop nous attarder. Il est presque 17h et il faut faire demi tour. Nous ferons le point plus tard sur la topo pour essayer de comprendre où nous avons atteris. Sur le retour je récupére les 2 mousquetons laissés sur le premier relais en faisant un noeuds de chaise simple sur 2 brins. Peut-être pas le plus indiqué pour la répartition de tension mais bon on n'a pas le temps de faire dans le détail. Une fois arrivé au bivouac nous convenons avec Guillaume de prendre 2 kits chacun. Jens nous recommande qu'un d'entre nous avance sans attendre pour prévenir la sonnette. Je pars à 18h45 lesté de 2 kits bien lourds qui se ferons bien sentir dans les puits et etroitures. La remonté est loin d'être une partie de plaisir. Les bloqueurs sont pleins de glaises et ne bloquent pas toujours immédiatement forçant à déployer un surcroît d'énergie.

Une fois sortie à 21h10 je préviens Hélène en allant quémander du réseau auprès de scouts en rassemblement sur le plateau. 

Heureusement Jens et Guillaume me rejoignent une heures après et nous rentrons fatigué mais heureux sur Lyon. 

Publié par
Alban