Date de la sortie
·
Temps d'activité
10 h passées sous terre

Scialet du Trou qui souffle (TQS)

Participants
  • Prénom
    Torii
  • Prénom
    Guillaume

Le but était à l’origine de faire une traversée Blizzard Silence au clos d’aspres. Cependant, avec l’incertitude des équipes constituées par les organisateurs, de la météo et du déséquipement, nous avions prévu un plan B. C’est finalement celui que nous choisirons. Sur conseils de Valentin, notre but est de faire un allé retour au Trou qui Souffle, direction galeries vives, et en réalisant une boucle par les étroitures, le réseau cyclope et le canyon afin de voir le siphon Verna et le siphon cyclope.

Nous savons que le réseau est en crue, mais après s’être bien renseignés il n’y a pas de risque majeur, et la décrue est annoncée dans la journée.

 

Nous préparons les kits au local la veille. Nous avons besoin de 8 cordes de 22m ou moins, chose rare au local… On fait au mieux en piochant dans les cordes canyon etc afin de ne pas se retrouver avec de kits trop lourds. On termine avec deux gros kits + un kit secours, eau etc.

 

Rdv 6h30, Guillaume se rend compte dans la montée de Autrans qu’il a oublié ses chaussures de spéléo… On passe donc par la cordo d’en haut (8min seulement du TQS) qui est par chance était ouvert dès 8h30 (au lieu de 9h). Guillaume achète des Bestards, et le vendeur nous offre le café et nous laisse nous changer dans le magasin étant donné la pluie battante à l’extérieur.

 

J’équipe le puits d’entrée à 9h30, et suis déjà détrempé par la cascade formée au niveau de la barrière. Nous poursuivons la marche accompagnés d’un torrent et d’un brouhaha constant : les niveaux d’eau sont vraiment impressionnants, et l’équipement hors crue très complexe à aller chercher. Heureusement qu’on a pris du matériel en plus de la fiche d’équipement donnée par Valentin car le moindre amarrage est bon à prendre pour s’éloigner des cascades. Il faut lover les cordes au bas de chaque puits afin d’éviter que celles-ci ne soient arrachées par le courant. Dès le bas du P30, alors que je fais une vidéo, mes gants sont happés par le courant et disparaissent en un battement de cils. Heureusement j’ai toujours une paire de gants de sécurité, mais leur qualité n’est pas comparable…

Guillaume prend l’équipement à partir de la salle de la vire et jusqu’à la tête émerveillée, puis j’installe la C10 au niveau du canyon qui nous permettra de remonter du canyon après notre boucle (attention, sur le topo il est écrit que la remontée peut se faire en libre, cotation 3sup, mais le constat est sans appel : c’est bien trop dangereux !).

A ce moment Guillaume, transit de froid hésite à faire demi-tour. « Que d’eau, que d’eau ! » Cette phrase, prononcée par le président Mac-Mahon, venu constater les dégâts causés en 1875 par une crue de la Garonne, sera réemployée de nombreuses fois pas Guillaume lors de cette sortie. Finalement, la galerie sèche permettant d’accéder au puits cigale le fait changer d’avis, et il part se balader dans les méandres contournant le puits pendant que je l’équipe. Je le laisserai descendre en premier le temps de changer les piles de ma frontale. Lorsque je descends, le bruit est assourdissant, et Guillaume ne comprends pas lorsque je lui demande d’éclairer la cascade pour faire une vidéo, il pense alors que je suis en difficulté ! Je reprends donc la descente et on s’éloigne vite pour se mettre à l’abri de l’embrun généré par la cascade.

Nous arrivons vite au siphon Verna, où des cascades arrivent de toute part (la corde d’accès au siphon n’est plus utilisable. Nous avons donc utilisé notre corde de secours). La suite du trajet, un peu paumatoire, nous mène au réseau de la Toussaint. Quelques passages surbaissés sont très impressionnants et nous obligent à nous allonger dans le torrent. Malgré nos certitudes quant au trajet à suivre, nous regardons le topo et une phrase « Un peu avant le siphon, au niveau d’une petite salle en rive droite, démarre un méandre qui permet de rejoindre le réseau cyclope et Bourguin », que nous ne comprendrons pas, nous fait hésiter et revenir sur nos pas vérifier si nous avons raté un passage. De retour au siphon Verna, ne trouvant pas le méandre en question, n’ayant pas envie de réitérer les passages surbaissés, et à la vue de l’heure (17h), nous choisissons de rebrousser chemin et de remonter par le puits cigale.

Le poids des kits se fera fortement ressentir, mais le point positif est que comme prévu la décrue est en cours et les puits sont un peu moins arrosés. Guillaume déséquipe tout le long pendant que j’avance non loin avec les deux kits. Au niveau du R5 avant le P30, et malgré ses nombreuses tentatives Guillaume n’arrivera pas à récupérer un spit et son mousqueton que j’ai placé trop loin. Etant à ce moment en train de remonter le P30, et ne comprenant pas ce qu’il me dit à cause du bruit, nous le laisserons malheureusement sur place… La suite se passe sans encombre, et Guillaume retrouve même par miracle mes gants ! Nous savons que la sortie est proche, et sommes ravis de découvrir qu’il n’y a plus une goutte qui coule du puits d’entrée ! Autre constat ravissant : le trou qui souffle, ne soufflait pas ! Peu être que celà est dû au fait que la température intérieure était parfaitement égale à la température extérieure ? (C’est à dire trop froid)

Nous sortons à 19h30 et rentrons tranquillement à Lyon. Il faudra quand même un peu plus de temps pour récupérer les sensations au bout des doigts…

Ce fut une expérience éprouvante mais incroyable !

Publié par
Torii