- Date de la sortie
- Temps d'activité
- 6 h passées sous terre
Grotte de la Courbatière (Jujurieux)
- Participants
- Prénom
- Mathieu
- Prénom
- Aloé
Disclaimer : il est conseillé d'avoir la topo sous les yeux pendant la lecture de ce compte rendu.
Jujurieux est une cavité idéale pour les initiations à la progression et à l'équipement. J’ai eu l’occasion d’y entrer plusieurs fois, mais en faisant rapidement demi-tour, que ce soit au niveau de la Cathédrale ou juste après l'Opposition. L'objectif de cette sortie était de combler cette frustration et d'explorer la cavité plus en profondeur.
Aloé n’ayant jamais mis les pieds à Jujurieux, c'était l'occasion parfaite pour lui faire visiter les lieux et fixer ensemble des objectifs plus ambitieux.
Vous pouvez voir notre périple dans la topo annotée jointe au compte rendu, mais en gros :
Entrée classique par les buis vers 11h30,
Descente par le premier P6 en mode traversée,
Quelques étroitures pour jouer jusqu'à la cathédrale (dont une m’a obligé à enlever mon baudrier),
Remontée en face de la grande salle pour atteindre le milieu de la faille dite de “l'opposition”,
Descente directe en mode traversée par la chaîne au lieu d’équiper le passage en MC,
Remontée sur la corde en place jusqu'à la salle George,
Visite de la salle George avec crapahutage pour voir les coulées au fond à droite,
Escalade au fond à gauche, pour atteindre les hauteurs de la salle des piles d'assiettes,
Escalade et progression jusqu'au puits de la vire, qui était équipé, puis jusqu'au P11 que nous avons équipé en classique pour remonter dessus ensuite,
Crapahutage et ramping, avec des passages où chacun se demande s’il arrivera à passer : les boyaux étroits pour moi, et les escalades un peu périlleuses pour Aloé (sur des cordes en bon état général, mais parfois un peu trop légèrement
attachéesposées sur la paroi). Nous avons régulièrement exploré plusieurs passages chacun de notre côté, avant de faire demi-tour pour trouver ceux qui menaient vers le fond.Arrivée à un cul-de-sac avec un petit ramping bouché entre des concrétions à droite et un méandre descendant sur quelques mètres à gauche. Nous avons manifestement touché le fond de Jujurieux !
À 15h30, nous faisons demi-tour par le même chemin.
Arrivés en bas du P11, nous nous questionnons sur le chemin à prendre pour rentrer. La frustration est grande, mais nous n'avons pas nettoyé et dégagé la sableuse, et ne voulons pas risquer de retirer une corde sans savoir si nous arriverons à sortir par ce chemin,Dans les piles d'assiettes, nous nous faufilons directement entre des blocs en contrebas, au lieu de grimper vers la salle, ce qui nous mène sur un chemin remontant directement à la salle George,
De là, nous descendons dans le réseau inférieur par la corde en place dans l'opposition, et suivons un chemin vers notre droite, censé rejoindre la grande salle par en dessous,
Nous arrivons sur des relais chaînés pour main courante et tête de puits (je me dis d'ailleurs qu'il faut que je travaille cette configuration de main courante en traversée, car je ne suis pas efficace). Aloé descend en premier, traverse un reste de lac, et explore un peu plus au fond pour confirmer que nous rejoignons bien le P7 avant de démonter la corde,
Arrivés à la base du P7, nous décidons de ne pas remonter dans la grande salle, mais de partir directement en face pour sortir par une autre entrée,
Je ne peux relater ici le contenu des propos tenus dans cette partie. En effet, nous avons enchaîné une série d'étroitures, que notre kit semblait affectionner et ne souhaitait pas quitter. Nous avons tous deux travaillé notre souplesse et avons exploré chacun de notre côté plusieurs départs, cherchant la véritable direction de la sortie (les traces d'acéto au plafond et les rayures de quincaillerie sur les parois nous aidant pas mal dans notre enquête),
Après avoir pris beaucoup trop de plaisir (“la spéléo, c’est nul, mais qu'est-ce qu'on aime ça !”), nous avons commencé à sentir du vent chaud et à voir quelques insectes, ce qui nous a fait guetter les rayons du soleil à chaque virage (en vain),
Arrivés dans une partie qui commençait à s'élargir un peu, j'entends Aloé s'exclamer devant moi. Ça y est ! On discerne à travers une dernière étroiture… une chèvre ! Oui, une chèvre, dans la cavité, mais surtout, une chèvre en train de… pisser tranquillement. Nous prenons le temps de la laisser finir son affaire en l'observant discrètement en contre-plongée, puis continuons quelques mètres pour sortir de la cavité, en pleine falaise, juste au-dessus de notre voiture, sous une chaleur étouffante,
Nous avançons un peu sur un surplomb en cherchant des points pour descendre de la falaise, en vain. Nous désescaladons donc des grandes marches dans la paroi, en essayant de suivre le trajet des chèvres. Clairement, avec le soleil et une voiture en vue, je suis beaucoup moins à l'aise en désescalade qu'à -100,
À 17h30, nous appelons les Bacco pour aller laver le matériel à Bettant. Le temps de faire briller la quincaillerie, nous découvrons un barbecue allumé, des crêpes, et Para et sa femme qui nous attendent pour manger ! Nous tombons donc, comme à l'accoutumée, dans le piège de leur hospitalité, ce qui nous fait arriver au local vers 23h30.
C'est donc une cavité ludique et pleine de surprises que nous avons découverte, et je suis ravi d’avoir dépassé cette idée de la petite cavité d’initiation.
Prochains objectifs qui me tentent bien :
Un passage tout en haut entre la grande salle et la salle George (on voit des mains courantes des deux côtés au plafond),
Faire une vraie traversée en passant par la sableuse,
Trouver le boyau à concrétion,
Trouver l'entrée de la chambre à coucher,
Pouvoir emmener à mon tour des débutants dans cette grotte 😇 !
Au final, cette traversée n’aura nécessité qu’une seule corde de ~20m et un seul mousqueton.
- Publié par
- Mathieu